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Comité de suivi de réforme de la Pac 2014 Les positions de la France manquent d'audace et de volontarisme

Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a présenté les positions de la France à Bruxelles sur la réforme de la Pac. Elles s’inscrivent à la fois dans la logique de la Commission tout en étant assez consensuelles avec les position de chacun des représentants des organisations invitées.

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Les positions de la France ne sont pas assez volontaires pour réguler les marchés agricoles. (© Terre-net Média)
« Ce n’était qu’une prise de contact. Pas d’annonce particulière du ministre mais un réel attachement à défendre la Pac, l'agriculture et les agriculteurs », s’est réjoui Laurent Poirier chargé à Jeunes agriculteurs de la Pac et des questions européennes, contacté par Terre-net après le premier Comité de suivi de la réforme de la Pac de ce 7 septembre.

Pour Stéphane Le Foll, ce Comité devait d 'abord traduire « le souci constant de dialoguer avec les professionnels, les Ong et les collectivités sur la question de la Pac » quitte à paraître trop consensuel et dans le " moule de Bruxelles " en ne faisant pas de grandes annnonces sur les positions de la France.

Pas de dogmatisme

Mais on peut aussi supposer qu’à quatre jours du déplacement de François Hollande au Space de Rennes, le ministre de l’Agriculture réserve la primeur d'éventuelles annonces au président de la République.

En attendant, les positions de la France pour 2014 relatées dans le communiqué, en fin de matinée, montraient qu’il n’était pas question de fâcher les participants du premier comité sur la réforme de la Pac. « Il y en avait même une louche pour chacun », a d’emblée observé Philippe Collin, porte-parole de la Confédération paysanne.  

En effet, le ministre a expliqué que «la priorité est de dessiner ensemble les contours de l’agriculture de demain et permettre l’émergence de nouveaux modèles agricoles basés sur la performance économique et écologique ». Et sur chacune des positions défendues par la France, il ne se veut pas dogmatique.

Par exemple, « la manière d’atteindre ( les 7 % d’intérêt écologique ) doit être discutée pour à la fois traduire une ambition supplémentaire et prendre en compte l’existant ». Le communiqué du ministère mentionne aussi « la répartition juste et équitable des aides directes (1er pilier) entre Etats membres » et « une meilleure équité dans la répartition des aides directes entre les agriculteurs français, en sortant progressivement du système des références historiques qui a figé des inégalités ».

Dans son communiqué, le ministre de l’Agriculture a aussi « rappelé le rôle clef des régions dans la gestion des aides liées au développement rural. Celles-ci se verront confier la gestion des fonds européens consacrés au développement des territoires dans le respect d’une cohérence nationale ». Mais pas un mot sur l’installation, déplore Laurent Poirier de JA.

Un volet volontariste sur les problèmes
de régulation manque 

Les syndicats minoritaires attendaient plus de ce premier comité de suivi. Au lendemain de l’annonce de la Banque centrale européenne prise en exemple pour son audace, Philippe Collin porte-parole de la Confédération paysanne aurait souhaité que le ministre déclare que « la convergence des aides soit assortie d’une majoration des Dpu pour les 50 premiers hectares ». « En cette période de flambée des prix des céréales, la légitimité des aides s’impose. « Une telle annonce aurait clairement montré l'intention du ministère de l’Agriculture de défendre les systèmes polycultures élevages », comme il le mentionne dans le communiqué.

De son coté, la Coordination rurale « attendait un volet volontariste sur les problèmes de régulation des marchés, sur la production et la lutte contre la volatilité des prix qui fait des dégâts ». Selon François Lucas, vice-président, « le ministre part du principe que l’on ne peut rien changer ». « Il est rentré globalement en concert avec les propositions de la Commission européenne ».

La Fnsea contactée par Terre-net  est aussi revenue sur la régulation des marchés. « La boite à outils à mettre à la disposition de la Pac doit être complète car sinon, il est impossible de lutter contre la volatilité et assurer aux agriculteurs des prix rémunérateurs et stables. Les quotas laitiers sans outils d’intervention ont montré en 2009 qu’ils n’étaient pas suffisants », a rappelé Henri Brichart, de la Fnsea, ex-président de la Fnpl, qui participait au Comité de suivi. Sinon, le syndicat majoritaire « est assez satisfait de ce qu’affiche le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Mais on jugera à l’usage. Discuter de la réforme n’aura de sens que lorsque le budget sera fixé. La Pac est d’abord une politique économique. Les choses doivent être prises dans l’ordre ».

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